samedi, janvier 02, 2010

Quelques éléments insolites sur le coup d'Etat raté du 12 mai 1839


Il est à noter que le Georges Fiala mentionné ici et qui a eu une certaine reponsabilité dans l'échec du soulèvement est le père dui balbynisme révolutionnaire ainsi que le quadrisaïeul de Pierre Fiala.

Fondée en 1837 par Blanqui, Barbès, Martin Bernard et Georges Fiala, la Société des saisons se subdivisait en « semaines » qui regroupaient six hommes et un chef. Quatre semaines formaient un « mois » de « 28 jours » (comptant donc 28 initiés et un chef). Trois « mois » constituaient une « saison » et quatre « saisons » formaient une « année». Au moins trois « années » ont vu le jour. Les membres de la société juraient devant les astres de respecter le régime insectivore néo-babouviste hérité des préceptes de Philippe Buonarroti qui n’était point maure et avait réussi à survivre pendant 15 jours en pleine réaction thermidorienne dans les caves du Châtelet en consommant les isopodes qui y pullulaient – il était ainsi réapparu rue de l’arbre sec le 2 fructidor 1794 suivant portant un étrange casque muni d’antennes et une robe noire festonnée, blessant Boissy d’Anglas avec une pince monseigneur tout en criant à tue tête « Moi le porcellionidé ! ».
Le 12 mai 1839, les « saisonniers » lancèrent une insurrection visant à renverser le régime de la Monarchie de Juillet. Passés à l'action à deux heures de l'après-midi, ils déclenchèrent le soulèvement rue Saint-Denis et rue Saint-Martin, tentant de s'emparer de la Préfecture de Police, de l'Hôtel de ville de Paris et du restaurant le Rocher de Cancale afin de satisfaire les objectifs politiques et sociaux qui étaient les leurs : instaurer la République sociale et provoquer la rupture des pratiques alimentaires du peuple dues à l’hégémonie imposée dès le 12 prairial par Couthon avec l’aide des Montagnards.
Bernard, Barbes, Blanqui, Fiala, pénètrent à 15H30 dans la cuisine de la fameuse auberge de la rue Montorgueil, jetant le contenu du parc à huîtres dans l’égout de Réaumur et déversant dans les casseroles des litres de lait de mites dans lequel ils mettent à mijoter les larves de hannetons collectées par Pierre Fiala sur les berges de la Seine la nuit précédente. Le cuisinier, un bonhomme dénommé Le Marsouilleux proteste, il est déclaré immédiatement ennemi de la République et, comme le voulait le balbynisme originel en semblable occasion, panné à vif devant les clients horrifiés par Blanqui lui-même qui n’hésite pas à rouler l’homme nu aux mains entravées dans l’œuf et la farine avant de jeter son corps dans une grande poêle pleine d’huile brûlante.
C’est gavés de tourtes à la coccinelle et les lèvres luisantes de gras d’élytres que les dirigeants révolutionnaires ressortent de l’auberge vers 17H00, constatant l’échec du soulèvement qui a fait plus de 70 tués dans leurs rangs.

samedi, octobre 25, 2008

Réouverture du restaurant Constantinescu

Afp.24 octobre 2008- "Constantinescu", le célèbre restaurant Roumain de la rue du Nil à Paris qui avait a du fermer ses portes après décision émanant de la Préfecture de Police de Paris en 2006 rouvrira ses portes ce soir à la satisfaction de la communauté roumaine privée depuis deux ans d'un des derniers joyaux de la gatsronomie sub-danubienne. Alexandre Constantinescu, petit fils du fondateur de l'enseigne s'est déclaré heureux de recevoir à cette occasion un grand nombre de personnalités dont le porte-parole de la LCR, Olivier Besançenot, l'altiste et pionnier du Be-Bop Chuck Maures, le balbyniste Pierre Fiala et le Cercle des amis de Teddy Vrignault qui annonce, lui, vouloir se réunir tous les jeudis soir dans l'établissement de la rue du Nil pour célébrer la mémoire de l'humoriste mystérieusement disparu.

mardi, avril 17, 2007

Raoul de Puttaley: un fils caché d'Hergé?

Raoul de Puttaley - au centre - chez l'ingénieur du son Rudy Van Gelder en 1963

AFP. 12 avril. "Dans des mémoires qui seront publiées en septembre, Suzanne, la femme du très rare guitariste de jazz Raoul de Puttaley révèle que ce dernier pourrait être le fils caché du dessinateur Hergé. Georges Rémi aurait eu une brève liaison en 1938 avec la mère de R. d. P, une danseuse d'origine danoise qui se produisait à Anvers dans la revue "américaine" "Liberty". Raoul de Putttaley, confié à l'assistance publique après le décès subit de sa mère (il avait alors deux ans) puis élevé par un libraire bruxellois aurait longtemps ignoré le nom de son vrai père".

mardi, octobre 10, 2006

Pierre Fiala écrit au journal Libération et s'explique sur l'affaire du New-Morning

"J’écris à Libé pour des raisons sentimentales, parce que tout bien réfléchi, vous êtes devenus un journal de merde, mais en même temps, je n’irai pas écrire au Monde, faut pas pousser.

D’abord, je tiens à dire que c’est parce que je voue un véritable culte à la personnalité de Jim Hall que j’ai déconné l’autre soir au New-Morning.

Faut comprendre: J’ai passé toute mon enfance dans la cour de la baraque de mes parents, réfugiés anarchistes hawaïens de sang royal à Bobigny au début des années soixante, à écouter les disques de Rudy Vallée que mes sœurs collectionnaient et, surtout ceux de Jim qu’un vieil anar de la rue d’Odessa me refilait en échange de ma participation à des combats d’animaux. Bon, alors, comme je connais les lecteurs, je m’explique tout de suite sur ces combats. En fait, ce mec était un ancien Ruchard qui militait pour l’émancipation des chiens, des chats, des limaces, et d'un tas d'autres bestioles. Il était persuadé que c’était en luttant jusqu'à la à mort contre des hommes qu’ils l’obtiendraient, cette émancipation, rien qu'un instant avant de mourir. Il organisait donc, sous les frondaisons du Parc de la Courneuve, des combats entre des mectons du quartier et toutes sortes de bêtes qu’il élevait amoureusement dans son jardin afin de leur donner une éducation libertaire. C’est ainsi que j’ai accepté de lutter contre un teckel afin de lui redonner une dignité et qu’il est malheureusement décédé. Mais bon, la liberté n’est jamais acquise, on le sait bien. J’ai également engagé des combats contre d’énormes rats à col rouge de Hongrie qui étaient plus grands que le teckel vaincu et ai été blessé à plusieurs reprises. Dans ces cas là, plutôt difficiles même muni d’un lourd gourdin, on n’évite pas les vilaines morsures.

Après chaque combat, le vieux, m’emmenait dans sa turne, me montrait le gros tas de disques foutus en vrac part terre et me disait « Tape là-dedans fils ! T'as bien lutté pour le salut des animaux! », et moi je tapais dedans. Et va savoir pourquoi, mais ce tas était plein, non pas d’enregistrements de Marcel Azzola mais de 78 tours et de vinyles américains introuvables. Au début, je prenais n’importe quoi, mais après, je suis devenu difficile et ai commencé à récupérer tous les Royal Roost et d’autres labels de la Côte Ouest, et particulièrement les guitaristes qui jouaient cool comme Jimmy Raney, Sal Salvador, Howard Roberts, Ed Bickert, et surtout Jim Hall, cet intimiste grandiose qui m’a très vite retourné le cerveau avec ses trouvailles incroyables…Livré à moi-même par des parents au chômage et très portés sur le sexe,j'ai beaucoup lutté et pu ainsi me constituer une collection unique à Bobigny et peut-être même en France.

Je me suis aussi bien habitué au son de la guitare de Hall dont j'appris incidemment qu'il s'agissait d'une De Angelico New-Yorker, un instrument très râre qui possède une sonorité unique, très puissante, ronde et fruitée et qui peut faire penser aux fesses de Debra Padget dans "Das Indische Grabmal". Les lecteurs et les flics qui me traquent doivent comprendre que toute mon adolescence a été bercée par les accords que Jim lâchait sur "Seven come Eleven" ou "My Funny Valentine", vous pigez? J'en ai passé des heures à écouter ses disques planqué au fonde mon pageot au lieu de dormir, en dégustant, entre deux gorgées de Leffe, les grosses mouches à merde dodues et parfumées capturées après dinner dans les chiottes au fond du jardin. Franchement, il fallait le faire de réduire des Rottweilers ou des Bergers Belges en purée pour gagner un album Contemporary emballé par Lester Koenig lui-même! J'ai morflé pour écouter ça! Et c'est pour cette raison que j'ai perdu tout contrôle de moi vendredi soir.

Je n'avais jamais eu le privilège d'entendre Jim jouer pour de vrai, aussi me suis-je aperçu rapidement qu'il ne jouait pas la De Angelico de mes nuits magiques mais une espèce de guitare de chez Gibson au son horrible du genre à vous rappeler le cri d'une hyène dépucelée par un taureau! Comme je m'étais mis à descendre pas mal de Leffe pour lier connaissance avec la serveuse gironde du New-Morning et reluquer dans son décolleté plein à craquer quand elle se penchait pour remplir mon verre, j'étais bien échauffé quand Jim s'est mis en tête de jouer mon standard préféré, "End of a Love Affair" sur son instrument merdique. A vrai dire, ça m’a scié la gaule et j'ai bondi comme un tigre chamarré- je portai la tenue des chamanes Oulah-Uh de Pulau-Pulau, l’île d'où est originaire ma famille hawaïenne - sur la scène pour l'empêcher de commettre un sacrilège. Je reconnais volontiers que j'ai traité Jim Hall "d'enculé" et que j'ai brisé son instrument sur une table, et c’est vrai que, dans le feu de la colère j'ai heurté la tête d'une cliente japonaise. Mais bon, qu'y pouvais-je, alors, dans cet état de colère?

Mais c'est surtout après que la folie s'est emparée de moi. J'ai réagi à la manière typique de l'aristocratie hawaïenne, c'est à dire que j'ai d'abord effectué un Ruthalaaa-alahhapa, une figure de danse très célèbre et acrobatique à Hawaï.

Il s'agit de commettre un crime, ou, au moins, un acte très violent engageant plusieurs personnes innocentes pour une raison esthétique puis de monter sa fierté en affichant une attitude distante et orgueilleuse, de quitter la scène du crime à grandes enjambées tout en faisant jouer de manière savante les reflets du soleil - j'ai utilisé les spots du club - sur son crâne chauve - tous les hawaïens de haute lignée se frottent la tête tous les soirs avec des blocs de lave pour devenir chauves. J'ai ensuite effectué un rath'lui puilho, à savoir voler une bagnole en plein jour - à Hawaï on pique plutôt une pirogue - et enfin un Caracath'olifilih, une «effraction magnifique», puisque j'ai défoncé la porte d'une maison, le New-Morning, pour y commettre, dernière figure de style et sommet de l’art du ruffian bigarré, un sacrifice sexuel en faisant porter la marque du requin tigre à la mère de tous les ennemis, cette serveuse qui, après m’avoir enivré et tenté d’acheter mon jugement avait assisté en ricanant au spectacle funeste qui a pour toujours désenchanté ma vie. J’ai donc été obligé de pratiquer le kokolelea’hratiftih ce sacrifice sexuel rituel qui se pratique à l'aide du bâton dentu, le kokolele, que portent à la ceinture tous les hawaïens de haut rang. C'est une massue sur laquelle est fixée la partie supérieure d'une mâchoire de requin et qui sert dans les cérémonies précédant le sacrifice d’une vierge au dieu Kaal’hor, le fils éternel du requin tigre. La victime reçoit un bon coup de kokolele et cela se nomme lopuilekd’herhu!! Les clients demeurés à l’intérieur étaient terrifiés. Je me suis enfui, les yeux hagards et même rendus hâves par l’amertume et, l’inévitable déclin de la rage.

A présent je suis en cavale, libre et sauvage, quelque part dans le 93. Tout ça finira bien par se tasser. "

samedi, octobre 07, 2006

Pierre Fiala leader historique du balbynisme crée un scandale au New-Morning

AFP-7 octobre
Pierre Fiala leader historique du mouvement Balbynnien a gravement perturbé le concert donné par le guitariste de jazz Jim hall hier, vendredi 6 octobre, dans un club de jazz du 10 ème arrondissement de Paris, le New-Morning.

C’est au cours du deuxième set que Monsieur Fiala, ivre mort et portant une tenue de chamane hawaïen, s’est précipité sur la scène avant d’arracher la guitare des mains du musicien et de lui hurler au visage Enculé ! Qu’as-tu fait de ta New-Yorker ? Je te panerai, moi ! avant de briser l’instrument le fracassant contre une table, blessant au passage une jeune femme de nationalité japonaise. Fou furieux et tenant ensuite des propos incompréhensibles, le balbynnien a quitté la salle de concert et agressé des membres du personnel assurant la sécurité des lieux avant de réapparaître, dix minutes après, nu et totalement enduit d’excréments au volant d’une Renault 16 volée dans une rue adjacente, précipitant à grande vitesse le véhicule contre la porte d’entrée du club.

Il n’a pas été possible de reconstituer le déroulement exact de la suite des événements compte tenu de la confusion qui a suivi cette attaque à la voiture bélier. D’après des témoins ayant assisté aux faits depuis une brasserie, Pierre Fiala, indemne et survolté se serait extrait de la carcasse en feu du véhicule avant de se ruer à l’intérieur du New-Morning muni d’un étrange objet qui, toujours selon les mêmes témoins, pourrait être une sorte de bâton dont l’extrémité comporterait une mâchoire aux dents acérées. Le corps inanimé d’une serveuse portant des marques de morsure au niveau du pubis et pourrait confirmer l’hypothèse d’un acte rituel de possession sexuelle pratiqué surtout par l’aristocratie dans le Royaume d’Hawaï à l’époque du Roi Kamehameha 1er.

La New-yorker est une guitare electro-accoustique fabriquée à quelques dizaines d'exemplaires seulement en 1955 par le luthier mythique De Angelico. Jim Hall, qui en possède une, a cessé de la jouer depuis 1973 pour des raisons difficiles à établir mais d'après Terry Robbins de la revue de jazz Downbeat, familier de Jim Hall et qui a pu approcher l'instrument, une partie du manche et de la caisse en bois précieux auraient été délibérément recouverts de jaune d'oeuf et de chapelure puis soumis à une chaleur intense.

mardi, mai 02, 2006

La paupière cuisinée par Constantinescu serait celle d'un mystérieux géant mort au Pérou


AFP. 3/05/06 - La paupière tatouée retrouvée dans les cuisines du restaurant Constatinescu appartiendrait à un homme de très grande taille mort en 1928 mais dont le corps congelé a été retrouvé cette semaine au pied d'un glacier péruvien. Informée par ses homologues sud-américains, la police judiciaire, aidée par les services scientifiques d'Interpol procède actuellement à des examens approfondis qui, selon les dires du Quai d'Orsay, ne pourront que confirmer le lien entre la paupière cuisinée au bouillon et son mystérieux propriétaire, vêtu d'une tenue bariolée et dont l'autopsie partielle a révélé que sa prostate contenait une grande quantité de lait ribaud. La dépouille du géant sera maintenue à basse température à la morgue de Lima.
Outre le tatouage représentant l'humoriste disparu Teddy Vrignault, reste à expliquer la raison pour laquelle cette paupière a pu être cuisinée dans un restaurant roumain situé à plus de 5000 kilomètres du lieu de découverte du corps auquel elle appartient.

jeudi, avril 20, 2006

Fermeture par la préfecture de Paris du célèbre restaurant Constantinescu


Afp.20 avril 2006 - Constatinescu, célèbre restaurant Roumain de la rue du Nil à Paris a du fermer ses portes après décision émanant de la Préfecture de Police de Paris. Ouvert de puis 1928, le rendez-vous préféré des gourmets bessarabes et autres anarchistes ou révolutionnaires sub-danubiens avait été mardi dernier le théâtre d'une horrible découverte après qu'un client ait trouvé parmi ses mezelunaci - petites pâtes farcies au fromage de lait de mite en forme de demi-lune servies dans un fond de bouillon de poule parfumé au cumin - la paupière d'un homme de très grande taille.

Cousue comme une petite outre et contenant des cheveux synthétiques dont l'expertise est en cours, la paupière portait également sur une de ses extrémités un minuscule tatouage représentant le portrait de l'humoriste mystérieusement disparu Teddy Vrignault.

Alexandre Constantinescu, petit fils du fondateur et actuel propriétaire de l'établissement, se déclare profondément choqué par cette découverte "étrange et macabre" et souhaite la réouverture du restaurant "dès que possible".

99 Luftballon


Olivier Besançenot ne roule pas qu'en vélo . C'est du moins ce que l'on peut lire dans la récente biographie du porte-parole charismatique de la LCR écrite par Patrick Ramseyer, ex-militant de l'organisation trostkyste, intitulée " La brinquebale avec Olivier Besançenot ". Editions Droserat. Interviewé par la Tribune de Genève le 28 mars, il livre de passionnantes révélations.

TdG: Patrick ramseyer, vous venez de publier un ouvrage étonnant qui apporte un éclairage stupéfiant sur la personnalité d'Olivier Besançenot. On est loin, en lisant votre livre, du petit facteur austère qui ne fume ni ne boit. En fait c'est le portrait d'un véritable Sardanapale que vous avez dressé avec le talent d'écrivain populaire qu'on vous connait...Mais comment avez-vous découvert le pot aux roses?

P-R : Un soir, je devais coller des affiches pour la ligue avec un camarade, Bernard, dans le quartier du Trocadero. On est tombés sur Olivier à un feu rouge, et là, on a eu ce qu'on appelle la berlue : Olivier était sapé comme un nabab dans un costume Gucci et conduisait une grosse Jaguar en compagnie d'une très belle fille blonde...genre Carole Landis, si vous voyez ce que je veux dire... En s' approchant, on s'est aperçus qu'il était complètement chiredé. Le camarade, vraiment cool, nous a rendu notre signe en rigolant et nous a invités à monter dans sa caisse. On est montés, hallucinés. Dans la bagnole, ça puait l'Afghan et c'était un bordel inimaginable: bouteilles de Röederer vides partout, paquets de préservatifs ouverts, mégots de joints, barquettes de tarama Fauchon à moitié vides et renversées sur les banquettes en cuir de Cordoue. Incroyable. Avec Bernard on s'est regardés, sidérés. Olivier a démarré en trombe.

TdG: Incroyable, en effet, et ensuite...

P-R : ...La fille à coté de lui etait vraiment très sexy et n'arrêtait pas de se dandiner sur son siège comme si elle avait le feu ou vous savez. Olivier la regardait sans arrêt, les yeux en trous de bite...je me souviens d'un détail, je veux dire un truc... un mince filet de bave sur le menton de notre camarade dans lequel on pouvait distinguer quelques oeufs d'esturgeon sevruga....

TdG: Du caviar quoi!

P-R: Oui, du caviar, juste quelques petits oeufs minuscules, comme les oeufs que les poissons laissent accrochés aux herbes des rivières pendant le fret, du lumpen...du lumpen...mais là, ils adhéraient, brillants, sur son menton mal rasé. On a roulé pendant une demi-heure à tombeau ouvert, en faisait des grandes embardées en plein Panâme. Olivier n'arrêtait pas de brailler en allemand...

TdG: En allemand?

P-R : Ouais...un tube des années 80, 99 Luftballon, je le connaissais bien j'avais le disque, tu veux que te la chante? allez, je te chante le début, hein? Hast du etwas Zeit für michDann singe ich ein Lied für dichVon 99 Luftballons Auf ihrem Weg zum HorizontDenkst du vielleicht g'rad an michSinge ich ein Lied für dichVon 99 LuftballonsUnd das sowas von sowas kommt99 Luftballons Auf ihrem Weg zum HorizontHielt man für Ufos aus dem AllDarum schickte ein General'Ne Fliegerstaffel hinterherAlarm zu geben wenn's so wär Dabei war'n dort am Horizont Nur 99 Luftballons 99 DüsenfliegerJeder war ein grosser Krieger Hielten sich für Captain Kirk...

TdG: Ok, ok, tu la connais bien cette chanson...c'est clair...et après, vous êtes allés où avec ton pote et Besançenot?

P-R : Ben, Olivier, s'était apercu que les seins lourds de la fille ballotaient en roulant, alors il accélérait, décélérait brutalement exprès pour les faire trésaillir tout en nous jetant des oeuillades... il a freiné si fort Place de l'étoile, que ses nichons sont carrément sortis de sa robe d'un coup sec et que la môme s'est cognée la tête dans le pare-brise! Olivier s'est retourné vers nous en ricanant comme un dément et a redémarré. Et là, il a fait un truc inouï : tout en continuant à rouler à tombeau ouvert, il a réussi d'une seule main à rouler un pétard sur la cuisse de sa fiancée tout en arrachant à la fin l'étiquette de sa culotte pour faire le filtre! Là, on lui a fait une petite ovation depuis la banquette arrière! Le bedos a tourné, on s'est marré comme des baleines! Et puis en sortant de Ripa on a pris une voie privée dans le bois de Boulogne et on s'est garé devant un Hôtel particulier. On est sortis et olivier a pris un air goguenard, disant: "Gardez ça pour vous camarades, mais ça, ç'est ma turne!" On lui a dit qu'on ne le croyait pas, que pour la bagnole ça pouvait être une location, mais qu'on savait bien qu'il créchait dans le 18. Il a répondu " mon studio dans le 18 , c'est des rases, en vérité, je crèche ici, mais je ne peux pas le dire, les camarades ne comprendraient pas. Je tiens cette baraque de mon vieux qui n'était pas tourneur-fraiseur à Issy les Moulineaux, mais Président du groupe Axa. Bernard m'a jeté un coup d'oeil, écoeuré. je m'en souviendrai toujours. Ce vrai militant ouvrier, fils d'une femme de ménage assyrienne et d'un fossoyeur de Denain, toujours calme et mesuré, était en train de perdre son sang froid. C'était un mélange de colère et de folie, d'envie aussi parce que la gonzesse avait du lui filer la trique... Bon , là faut comprendre, je veux dire... la Jague, ce petit château à la nuit tombante, avec des promesses de confort infinies, les lustres de cristal qui brillaient discrètement derrière les frondaisons mauves des glycines. Pauv'vieux, ses fringues étaient pleines de tarama et de mégots de joints, il avait même un préservatif collé à une de ses basquettes...Je me suis approché et lui ai dit " Ecoutes Nanard, c'est dur de découvrir tout ça, mais enfin, le copain ne peut pas tout révéler, la Classe ouvrière n'est pas mure pour l'entendre.

TdG: Pourquoi ces propos?

P-R : Mais parce que c'est vrai que les gars de l'organisation, et même les ouvriers devant leur télé préféraient voir Arlette faire griller de côtelettes de porc dans sa cuisine en Formica aux Lilas ou olivier jouer aux boules avec des poivrots aux Buttes-Chaumont que garer une Jague dans le bois de Boulogne. Ils n'auraient pas compris. Pour moi, finalement, ça ne remettait rien en cause, je savais qu'on pouvait avoir hérité du pognon de sa famille et être un militant ouvrier sincère...

TdG: C'est sûr. Et après, vous êtes entrées dans cette belle maison?

P-R: Ouais on est entrés et Olivier nous a encore fait fumer et picoler. Bernard a bien refusé au début, mais l'espoir de pouvoir se faire la fille...Tu comprends ?

TdG: Et il se l'est faite cette fille?

P-R: Alors là, censure, circulez, y-a plus rien à voir...

TdG: Allez...on a l'eau à la bouche!

P-R : Tant pis! Faut acheter mon bouquin!

TdG: On va l'acheter ce livre passionnant et ...euhhh...on pense que tous les auditeurs vont faire la même chose...une dernière question Patrick: pourquoi avoir quitté la ligue ?

P-R: Y-a pas de soucis, je vais vous répondre, moi je suis clair...c'est parce que je milite aujourd'hui au Parti socialiste...

TdG: Au PS.....mais vous reniez complètement....
P-R: ...Mes convictions...Eh, vous les suisses vous feriez mieux de ne pas parler de convictions et d'autres conneries du même genre à des mecs comme moi, je ne blanchis pas de....
TdG: Mais ça n'a rien à voir!
P-R: Mais si. Bon, je crois que cette inter est fini..
TdG: Eh bien, merciPatrick Ramseyer.
P-R: Merci La Tribune....