Stéphane Just versus Barta
Ce cliché a été pris par un vieux militant internationaliste, photographe de presse et ancien compagnon de route de Stéphane Just. Ce dernier est photographié après une sévère rixe l'ayant opposé à Barta - alias David Korner - devant un restaurant roumain de la rue du Nil en août 1947.
Just, qui avait le matin même été exclu des jeunesses socialistes de la Seine avait décidé de prendre l'apéritif avec des repsonsables du P.C.I afin d'intégrer cette organisation. Le rendez-vous avait été naturellement organisé au restaurant Constantinescu, le militant ouvrier fréquentant alors Caterina Bant-Dimitrievscu, strip-teaseuse bessarabe employée par l'établissement.
Korner-Barta, d'origine roumaine lui aussi et grand insomniaque affectionnait cet endroit réunissant après la guerre la fleur des noctambules balkaniques, du collaborateur impuni - et futur banquier du MRP - Joanovici au dessinateur Gosciny.
Barta, qui avait avant la guerre créé la tendance "Gauche Révolutionnaire" de Marceau-Pivert venait, à la suite de son exclusion de la SFIO, de fonder l'Union Communiste et était particulièrement sensible aux critiques de ceux, demeurés profondément pivertistes, qui lui reprochaient une nouvelle volte-face. Dînant au fond de la salle, il avait commandé une spécialité de Dacie orientale nommée Alici Ohniatesti - de délicieuses petites paupiettes de forme oblongue réalisées avec des escalopes de filet de boeuf mariné aux schnaps et farcies avec des raisins passerillés, des figues fraîches et des tripes préalablement rissolées au beurre.
Stéphane Just, après avoir vidé une bouteille de raki s'était attablé avec ses deux interlocuteurs et sa fiancée, poursuivant le débat dans la bonne humeur. Découvrant la présence de Barta, et bien que n'ayant jamais été lui-même pivertiste, il se retourna vers lui comme fou, s'écriant:
- Barta, salaud! Tu a trahi Marceau-Pivert!
Barta se leva alors, la serviette autour du cou et les lèvres encore luisantes de sauce au paprika, saisi une Alici Ohniatesti brûlante dans son assiette et la jeta avec adresse au visage de Stéphane Just en hurlant:
- Pabliste!
Les choses dégénérant, les deux militants se retrouvèrent dans la rue, Just terminant groggy à même l'asphalte et dans les bras de la jolie Caterina Banat-Dimtrievscu.
Ainsi va souvent le mouvement ouvrier authentiquement révolutionnaire, assoiffé, gourmand, mystérieux, mais imprévisible. Ci dessous, une bonne page culinaire roumaine où vous ne trouverez cependant pas la recette des Alici Ohniatesti. On ne peut pas tout avoir.
http://www.adhoc-roumanie.com/bucatarierom.html
Just, qui avait le matin même été exclu des jeunesses socialistes de la Seine avait décidé de prendre l'apéritif avec des repsonsables du P.C.I afin d'intégrer cette organisation. Le rendez-vous avait été naturellement organisé au restaurant Constantinescu, le militant ouvrier fréquentant alors Caterina Bant-Dimitrievscu, strip-teaseuse bessarabe employée par l'établissement.
Korner-Barta, d'origine roumaine lui aussi et grand insomniaque affectionnait cet endroit réunissant après la guerre la fleur des noctambules balkaniques, du collaborateur impuni - et futur banquier du MRP - Joanovici au dessinateur Gosciny.
Barta, qui avait avant la guerre créé la tendance "Gauche Révolutionnaire" de Marceau-Pivert venait, à la suite de son exclusion de la SFIO, de fonder l'Union Communiste et était particulièrement sensible aux critiques de ceux, demeurés profondément pivertistes, qui lui reprochaient une nouvelle volte-face. Dînant au fond de la salle, il avait commandé une spécialité de Dacie orientale nommée Alici Ohniatesti - de délicieuses petites paupiettes de forme oblongue réalisées avec des escalopes de filet de boeuf mariné aux schnaps et farcies avec des raisins passerillés, des figues fraîches et des tripes préalablement rissolées au beurre.
Stéphane Just, après avoir vidé une bouteille de raki s'était attablé avec ses deux interlocuteurs et sa fiancée, poursuivant le débat dans la bonne humeur. Découvrant la présence de Barta, et bien que n'ayant jamais été lui-même pivertiste, il se retourna vers lui comme fou, s'écriant:
- Barta, salaud! Tu a trahi Marceau-Pivert!
Barta se leva alors, la serviette autour du cou et les lèvres encore luisantes de sauce au paprika, saisi une Alici Ohniatesti brûlante dans son assiette et la jeta avec adresse au visage de Stéphane Just en hurlant:
- Pabliste!
Les choses dégénérant, les deux militants se retrouvèrent dans la rue, Just terminant groggy à même l'asphalte et dans les bras de la jolie Caterina Banat-Dimtrievscu.
Ainsi va souvent le mouvement ouvrier authentiquement révolutionnaire, assoiffé, gourmand, mystérieux, mais imprévisible. Ci dessous, une bonne page culinaire roumaine où vous ne trouverez cependant pas la recette des Alici Ohniatesti. On ne peut pas tout avoir.
http://www.adhoc-roumanie.com/bucatarierom.html
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